Qu'est-ce que l'effet janvier ?
L'effet janvier est un phénomène selon lequel les cours des actions sont plus susceptibles d'augmenter en janvier qu'au cours des autres mois de l'année. La véritable cause de cet effet est encore sujette à débat, mais nous examinons les théories les plus populaires dans cet article.
L'effet janvier est une affirmation selon laquelle les actions reçoivent souvent un coup de pouce au mois de janvier qui surpasse la croissance d'un mois sur l'autre observée pendant le reste de l'année. On pense que cet effet lié au calendrier est causé par un nombre accru d'achats en début d'année après que les ventes de décembre aient fait chuter les cours des actions.
L'effet janvier a été observé pour la première fois par le banquier d'affaires Sidney B. Wachtel en 1942, lorsqu'il a remarqué que les actions étaient plus performantes au début de l'année, généralement en janvier.
L'effet janvier est-il réel ?
L'effet janvier semble bien être réel. Depuis l'affirmation de Wachtel, plusieurs études ont confirmé sa théorie. Selon la société mondiale de gestion d'investissements Schroders, ce phénomène s'est produit au cours de 80 des 130 dernières années sur le marché boursier américain, et il est encore plus fréquent sur les marchés britannique, japonais et australien. Ces rendements positifs sont aussi en moyenne plus élevés au mois de janvier qu'aux autres mois de l'année.
L'effet semble être plus fort sur les actions à petite capitalisation que sur les actions à grande capitalisation, selon l'analyse des indices Russell 1000 et Russell 2000 effectuée par le Corporate Finance Institute.
Toutefois, cette tendance s'est atténuée depuis que Wachtel a rendu sa théorie publique. La diminution de l'écart entre les résultats boursiers de janvier et ceux des autres mois donne du crédit à l'hypothèse de l'efficience des marchés, selon laquelle les actions ne s'écartent pas de leur juste valeur marchande en raison d'éléments tels que des facteurs psychologiques. Si la cause exacte de l'effet janvier ou la raison de son déclin n'a jamais été trouvée, il existe plusieurs idées reçues.
Quelles sont les causes de l'effet janvier ?
La cause de l'effet janvier est encore inconnue, mais il existe plusieurs théories importantes. Cependant, ces théories ont chacune leurs propres failles dans la logique, que nous examinons ci-dessous.
Récupération des pertes fiscales
La récupération des pertes fiscales permet aux investisseurs d'éviter l'impôt sur les gains en capital en les compensant par des pertes en capital. En réalisant des pertes sur des actions peu performantes, vous pouvez réduire les gains que vous auriez également réalisés et diminuer le montant des impôts que vous devez payer.
Pourquoi cela peut-il provoquer l'effet de janvier ?
L'impôt sur les gains en capital étant déterminé à la fin de l'année civile, les investisseurs vendent souvent leurs actions perdantes en décembre. Les pertes déclarées sont déduites de leurs gains et réduisent le montant du revenu imposable tiré de leurs investissements. Les investisseurs doivent attendre 30 jours avant de réinvestir l'argent dans des actions similaires, ce qui signifie que le capital réalisé par la vente de ces gains et pertes ne réintègre généralement pas le marché avant janvier - ce qui pourrait produire cet effet.
Pourquoi cela ne serait-il pas le cas ?
L'utilisation de la récupération des pertes fiscales a diminué avec l'émergence de dispositifs de retraite défiscalisés dans lesquels les investisseurs peuvent transférer leurs gains en capital pour éviter les impôts. Ces instruments comprennent les 401k et les Individual Retirement Accounts (IRA) aux États-Unis, les régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER) au Canada, ainsi que les Self-Invested Personal Pension (SIPP) et les Individual Savings Account (ISA) au Royaume-Uni. Avec ces nouvelles options, la récupération des pertes fiscales devient obsolète pour beaucoup.
Window dessing
Le window dressing est une stratégie utilisée par les gestionnaires de fonds communs de placement et d'autres portefeuilles pour écouler les pertes d'un portefeuille et réaffecter cet argent dans des actions performantes à la fin de l'année. Ces nouvelles actions sont ensuite présentées aux investisseurs comme faisant partie des avoirs du fonds à la place des actions peu performantes, ce qui donne l'impression que les fonds sont plus performants qu'ils ne le sont en réalité.
Pourquoi cela peut-il provoquer l'effet janvier ?
La réaffectation des fonds à des actions performantes peut leur donner un élan encore plus important et créer des rendements anormaux pour le mois de janvier, puisque la réaffectation des fonds a lieu fin décembre. La réaffectation imite celle de la récupération des pertes fiscales et crée le même mouvement de capitaux hors du marché en décembre et de retour sur le marché en janvier.
Pourquoi pas ?
S'il est possible que certains investisseurs fassent du window dressing, l'idée que cela ait créé une anomalie liée au calendrier est hautement improbable. En outre, le nombre croissant de fonds passifs a réduit les possibilités de window dressing par les gestionnaires de fonds, car ces fonds visent à imiter certains indices et non à les surpasser. Ainsi, même si le window dressing était une cause à l'époque de Wachtel, il est peu probable qu'il en soit une aujourd'hui.
Facteurs psychologiques
Un autre facteur possible de l'effet janvier est la psychologie des nouveaux investisseurs. Il a été suggéré que certaines personnes considèrent le début d'une nouvelle année comme une occasion de commencer à investir, ce qui gonfle légèrement le marché. En outre, les primes de fin d'année arrivent souvent sur les comptes bancaires en janvier et peuvent ensuite être dirigées vers le marché boursier.
Pourquoi ces facteurs pourraient-ils provoquer l'effet janvier ?
Ces facteurs psychologiques ne se produisent qu'au début d'une nouvelle année civile, et il est courant de conseiller d'investir les gros bonus. Alors que les analystes n'ont toujours pas trouvé de lien de causalité direct avec l'effet janvier, les facteurs psychologiques difficiles à expliquer deviennent de plus en plus populaires comme réponse.
Pourquoi pas ?
Ces facteurs psychologiques sont difficiles à prouver, et le fait de savoir que les prix pourraient bondir en janvier permet maintenant à davantage d'investisseurs de s'y adapter, un facteur psychologique en diminuant un autre. De plus, il faudrait qu'une énorme quantité d'argent soit ajoutée au marché de cette manière pour influencer la performance d'une action ou d'un indice particulier.
Quel est l'impact de l'effet janvier sur le marché boursier ?
L'effet janvier affecte les petites et moyennes entreprises (PME) beaucoup plus que les grandes organisations. Pourquoi ? Parce qu'il faut moins d'investisseurs pour influencer le prix des actions des petites capitalisations en raison de leur faible liquidité.
Les actions à faible capitalisation mettent également plus de temps à remonter après des ventes massives parce que moins d'investisseurs les surveillent, ce qui signifie que les baisses de prix causées par les effondrements de décembre peuvent ne pas être exploitées par les investisseurs avant janvier. En revanche, les actions de grande capitalisation peuvent rebondir beaucoup plus rapidement, souvent en quelques heures ou quelques jours.
Bien qu'un pic de mouvement puisse encore être observé sur ces petites valeurs en janvier, il s'est lentement atténué à mesure que davantage d'opérateurs ont pris conscience de cette anomalie liée au calendrier. Les partisans de l'hypothèse de l'efficience des marchés soutiennent que les marchés modernes fonctionnent de manière trop transparente pour être affectés par des facteurs externes autres que la valeur de la société sous-jacente, et dans ce cas, ils pourraient avoir raison.