Les marchés qui tombent dans un puit sans fond...
Chaque investisseur a certainement déjà vu des cours d’actions parfois monter ou descendre de façon exorbitante au cours d'une journée de trading. Une chute de plus de 50 % est en effet extrêmement rare (surtout pour les valeurs vedettes), mais cela arrive de temps en temps. Il en va de même pour une flambée vertigineuse des cours à la hausse. Ce qui est vrai pour les entreprises, un retournement à 180 % en cas de nouvelles inattendues, l'est bien sûr tout autant pour les devises, les obligations et les matières premières.
Le législateur intervient
Et pourtant, le législateur a fixé pour toute une série de marchés une limite à la hausse ou à la baisse de tel ou tel marché. Dans le jargon technique, on appelle cela la limite haute (la hausse maximale par jour de bourse) et la limite basse (la baisse maximale par jour de bourse). Cette mesure de précaution vise avant tout à réduire les fluctuations excessives des prix, mais elle constitue aussi et surtout une protection pour l'investisseur. En cas de pertes importantes, les bourses (ou les courtiers) exigent des dépôts supplémentaires de la part de leurs clients afin qu'il y ait suffisamment de liquidités sur leurs comptes pour éviter d'éventuels appels de marge. Lors de fluctuations extrêmes des prix, une avalanche d'appels de marge peut exacerber la tendance et entraîner des krachs extrêmes ou des short squeezes.
Le marché est fermé ...
Il devient dangereux pour les traders d'être "piégés" dans un marché pendant plusieurs jours d'affilée parce que le marché est "verrouillé" par une limite basse ou une limite haute. Si un marché est limité pendant plusieurs jours, alors aucun acheteur ne se présente. Dans le pire des cas, le trader ne peut pas sortir de sa position pendant plusieurs jours et doit regarder le marché se retourner contre lui. Cette expérience peut s'avérer très coûteuse. Heureusement, cette situation n'est pas si courante, mais elle a été observée récemment dans les contrats à terme sur obligations japonaises, par exemple.
Effet disciplinant
La limite de prix quotidienne a naturellement aussi un effet disciplinant sur les traders. Elle permet d'éviter les exagérations et les positionnements forts de la part d'acteurs du marché qui considèrent que le risque est trop faible. En interrompant les transactions en cas de limite haute ou basse, les traders ont la possibilité de réfléchir à leurs positions en toute tranquillité.
Observons le site web du CME pour voir ce que cela signifie pour un contrat à terme comme celui du maïs (CORN) :
Nous voyons dans la section Limite de prix quotidienne que le CME a mis un plafond de 0,4 $ sur la matière première : le maïs. Si le marché clôture à la limite BID (prix de vente) ou à la limite ASK (prix d’achat), alors le CME peut augmenter la limite à 0,6 $. Cette limite de prix quotidienne varie, bien sûr, et est fixée sur la base du prix de clôture du dernier contrat à terme. L'effet de cette règle est que les contrats à terme soumis à ces limites, se négocient alors dans une fourchette entre ces deux limites.
"Les actions ne sont pas achetées par peur, elles sont achetées dans l'espoir. Elles sont généralement vendues par peur."
- Justin Mamis