Le CME introduit les nouveaux micro-futures

A partir de mai 2019, le CME veut introduire de nouveaux micro-futures. Les premiers micro-futures seront proposés sur les quatre indices de marché suivants : Le Dow Jones, le S&P 500, le Russell et le Nasdaq 100. Les contrats à terme Micro E-mini, par exemple, n'auront qu'un dixième de la taille des contrats E-mini connus.

"Les opérations à terme sont de plus en plus populaires auprès des négociateurs actifs dans le monde entier ", a déclaré Tim McCourt, responsable mondial des indices boursiers et des produits d'investissement alternatifs du groupe CME. "La taille réduite des contrats à terme sur indices boursiers Micro E-mini facilitera l'exécution d'une variété de stratégies de négociation. Dans le même temps, les investisseurs profitent de la grande liquidité des marchés de CME Group 24 heures sur 24.

Les traders actifs sont plus impliqués que jamais sur le marché à terme américain. En 2018, le chiffre d'affaires non institutionnel du Groupe CME a augmenté de 27 % par rapport à l'année précédente. Les traders actifs négociaient en moyenne 660 000 contrats par jour. Au niveau mondial, la participation des négociateurs actifs sur les marchés du CME Group a augmenté l'an dernier de 30 pour cent en Asie et de 36 pour cent en Europe.

Les raisons de l'introduction des nouveaux micro-futures sont évidentes. D'une part, la CME cherche à gagner des parts de marché dans le secteur lucratif des investisseurs privés. Le contrat E-mini est l'un des contrats les plus populaires auprès des investisseurs particuliers actifs depuis des années. Le CME estime apparemment que le potentiel de marché dans les "micro-futures" est considérable (entendez : le potentiel des traders avec des mini comptes inférieurs à 2.500 euros).

Une part du gâteau concerne le marché intérieur (États-Unis), en particulier aux fournisseurs d'ETF. Il est bien connu que de nombreux investisseurs privés aux États-Unis préfèrent les ETF, plus liquides, à la négociation à terme. Le CME tente à présent d'attirer ce groupe vers le trading des micro-futures. Le site Web du CME énumère tous les " désavantages " connus des ETF, tels que les exigences de marge élevée, les erreurs de suivi, les frais de gestion annuels. Bien que ces inconvénients ne puissent être éliminés, la question demeure de savoir si les investisseurs privés, qui disposent déjà de si peu de capital, devraient être autorisés à négocier des instruments à fort effet de levier tels que les futures.

Il se peut aussi que les mesures strictes prises par les régulateurs étrangers aient pu jouer un rôle dans l'introduction prévue de ces mini-contrats.  En Europe en particulier, et notamment aux Pays-Bas et en Allemagne, le marché des produits dérivés est florissant depuis des décennies. Les investisseurs ayant de petits comptes avaient beaucoup de facilité à participer aux hauts et aux bas de l'AEX et autres indices, sans avoir à se qualifier pour des instruments professionnels tels que les futures. La Belgique a été le premier pays de l'UE à strictement interdire des instruments tels que les CFD et le Forex. Aussi, le constat que ces instruments sont trop risqués pour les investisseurs privés ne peut être nié.
Il sera excitant de voir où le voyage va nous mener dans les années à venir. L'interdiction de la FSMA belge pourrait bien être un signe avant-coureur de nouvelles interdictions sur les produits dérivés au sein de l'UE. Quoi qu'il en soit, le CME se positionne déjà au cas où un "vide au niveau des produits" se manifesterait "soudainement" en Europe.

 

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